_______________________________________________________________________________________________________________________________________
Les "rôles/devoirs de l'étudiant" listés ci-dessous ont de nombreuses raisons
sous-jacentes.
Vues sous l'angle d'un modèle économique, quelques-unes de ces raisons sont
que l'enseignement français est
énormément subventionné
– l'étudiant est donc implicitement payé pour étudier – et donc,
d'un point de
vue économique, un étudiant est
plus analogue à un employé et à un produit, qu'à un client
(dans cette analogie, les contribuables et les entreprises sont les clients et/ou les
actionnaires).
Explications et chiffres :
- Si les étudiants peuvent parfois être vus comme des "clients" et/ou des
"produits" d'une école (privée/publique),
ceux qui paient pour l'enseignement (parents, contribuables, ...) et
ceux qui vont embaucher les étudiants compte tenu (entre autres) de leurs diplômes
peuvent être vus comme des actionnaires de cette école.
Les embaucheurs, mais aussi les étudiants, sont actionnaires de l'école dans le sens
où ils veulent
maximiser leur retour sur investissement, i.e. la qualité (de
l'enseignement) des étudiants sortants de l'école (et
donc la renommée de son diplôme
est l'employabilité des étudiants) sans forcément faire immédiatement
plaisir
à ses clients directs, les étudiants.
Comme toute entreprise, l'école travaille en premier pour ses actionnaires
et en second pour ses clients directs.
- Voici quelques chiffres relatifs aux coûts pour l'état
de l'enseignement dans le public
(note : l'état subventionne aussi les écoles privées) :
- Coût moyen (pour l'état) d'un élève/étudiant par an,
en France, en 2016, selon le journal Le Monde :
13873 euros pour des études post-bac,
10032 euros dans le secondaire et
6364 euros en primaire.
- Coût moyen (pour l'état) d'un étudiant par an, en France,
en 2011, selon KPMG/LeFigaro :
8000 euros à l'université ("les droits d'inscription ne
représentent que 2% du montant total des ressources"),
21000 euros dans les grandes écoles.
Le chiffre de 8000 euros fut également confirmé en juillet 2017 par
madame la
Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation,
Frédérique Vidal.
De nombreuses statistiques sur l'enseignement en France en 2016 sont accessibles
à
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2016/97/5/depp_rers_2016_614975.pdf.
Le coût d'un M2 à l'université est d'environ 12000 euros
pour l'état (300 euros en frais d'inscription),
c'est une des raisons pour lesquelles certaines universités
créent des Diplômes d'établissements (DEs ;
frais d'inscription : de 300 à, généralement, 4000 euros).
- Le coût (pour l'état) de l'éducation d'un étudiant, i.e. de
5 années pré-lycée (5*6364=31820 euros) +
7 années de lycée (7*10032=70224 euros) +
5 années post-bac (5*13873=69365 euros)
est comparable au coût de 4,7 kg d'or, et donc à la valeur qu'aurait la tête de cet
étudiant si elle était en or
(vu que le poids moyen de la tête d'un être
humain adulte est de 4,5 à 8 kilos ; le poids du cerveau est de 1,3 à 1,4 kg).
Rôles/devoirs de l'enseignant
- Aider l'étudiant à apprendre en
- fournissant un support de cours permettant
- de comprendre, retrouver et retenir facilement toutes les notions importantes du cours,
ainsi que les mots français et/ou anglais référant
à ces notions, et
- d'accéder aux notions reliées.
→ cours structuré, précis et référant à
d'autres ressources
→ lorsque possible, usage de définitions et de liens hypertextes
→ durant les CM, ce support de cours doit être lu et/mais rien ne doit être dicté
- fournissant des exercices (TDs, TPs, QCMs d'entraînement, ...)
permettant à l'étudiant de mieux comprendre les notions importantes et
d'évaluer sa compréhension
- répondant aux questions des étudiants puis, si possible,
complétant le support de cours pour répondre par avance à
de telles questions.
- évaluer la compréhension et l'apprentissage des étudiants,
lui permettre de s'évaluer,
e.g. via des QCMs d'entraînement.
- Entraîner l'étudiant à répondre
– ou, plus généralement, exposer des informations –
de manière précise, organisée et convaincante
(e.g., en demandant des réponses sous forme de preuves).
- Hors du rôle de l'enseignant :
- adapter le cours et les évaluations à des étudiants pour qu'ils
réussissent même
s'ils ne travaillent pas ou,
plus généralement, ne jouent pas leurs rôles (cf. ci-dessous)
- satisfaire des demandes d'étudiants lorsque ces demandes vont à
l'encontre de
leur apprentissage ou évaluation, e.g., cf. point précédent ;
le faire relève de la
démagogie
- motiver les étudiants pour qu'ils daignent travailler ou jouer leurs rôles,
- complimenter les étudiants sans que cela soit à juste titre ; cela aussi
relève de la démagogie et
peut avoir des conséquences fort négatives pour les étudiants eux-mêmes
(e.g., rechercher
via un ctrl-F la suite de six paragraphes dont le premier
commence par "Un ingénieur français"
dans le document ici référé, même si ces paragraphes contiennent
des "avis" plutôt que des faits vérifiés).
Rôles/devoirs de l'étudiant
- Avant chaque cours :
- le préparer (→ préparer le prochain TD et, si indiqué,
le prochain CM ;
→ apprentissage du CM, essai de résolution des exercices du TD ou TP;
ne venez pas en cours sans l'avoir préparé).
Ceci sera vérifié via des questions notées.
Raisons :
- Venir en cours sans l'avoir préparé fait perdre son temps
à l'étudiant.
Par ailleurs, ne pas venir en cours est une
perte de ressources/opportunités.
À l'université de La Réunion, depuis juin 2014,
tous les cours sont obligatoires, y compris les CMs.
- Pour les raisons suivantes
- le cours a relativement peu d'heures pour aborder de nombreuses notions,
- certaines notions sont mieux comprises ou retenues seul, au calme,
à son rythme,
- le support de cours doit donc présenter toutes les notions importantes,
- répéter le support de cours à l'oral constitue alors une
perte de temps,
le cours suit en partie le modèle pédagogique de la
classe inversée, i.e.,
l'étudiant doit effectuer chez lui les
lectures des documents pointés par ce cours.
Dans le "pur" modèle de la "classe inversée", il n'y a plus de
CMs "en live",
l'étudiant les étudie seul, chez lui, puis pose
des questions en TD/TP.
Pendant/pour chaque cours :
- Venir à chaque cours (depuis juin 2014, à l'université de
La Réunion, tous les cours sont obligatoires),
avec son ordinateur et le démarrer avant le début du cours
pour être opérationnel dès son début.
→ De nombreux cours pourront commencer par un test sur ordinateur,
  dès le début du cours ou, s'il y a des questions d'étudiants
sur le contenu d'un cours précédent,
dès que ces questions auront été répondues.
- Chercher à comprendre (notamment les raisons)
plutôt que d'apprendre par cœur
et
poser des questions à son enseignant sur TOUS les points
précis qui
n'ont pas été compris ET sur lesquels le cours
— ou un dictionnaire, une encyclopédie ou une
rapide recherche avec un moteur de recherche Web —
n'aurait pas fourni les informations recherchées.
Si ces conditions sont réunies, il n'y a pas d'excuse pour ne pas
poser de questions, remonter
des ambiguïtés dans le support de cours, ...,
de manière précise (il n'est par exemple pas possible de
répondre à une
requête du type
"je n'ai rien compris à votre support de cours, ré-expliquez moi tout",
entre autres parce que cette requête est trop vague).
Souvent, l'enseignant demande aux étudiants s'ils
ont compris, s'ils ont des
questions, etc ; dans ces cas, des excuses du type "j'aurais trop de questions
à
poser" ou "j'ai peur de ralentir le cours" ne tiennent pas la route
(vu qu'il existe clairement dans ces cas
du temps pour que l'auteur de l'excuse pose quelques questions).
Pour conclure, la "dynamicité" du cours est
nécessairement liée à l'implication+feedback des étudiants.
→ Les questions sur un CM doivent être posées au début du
TD ou TP qui le suit.
Au moins à l'oral, vous devez toujours fournir une
justification pour la conclusion de votre réponse.
Simplement paraphraser la question n'est pas une réponse et
sera alors sanctionné.
-
Toutefois, avant de poser une question, en particulier
une question écrite, l'étudiant devra s'assurer que
la réponse
n'est pas déjà
– explicitement notée ou directement impliquée –
dans le cours.
Note supplémentaire : les questions orales durant
un cours sont préférables aux questions envoyées par e-mail car
- elles permettent d'y répondre plus rapidement et, via un échange avec
l'étudiant, de manière plus adaptée à lui,
- elles permettent à d'autres étudiants d'écouter les réponses
et, si besoin, de poser d'autres questions.
- Faire part directement et sans attendre à l'enseignant de TOUT problème
(e.g. ambiguïté,
erreur typographique, problème de réseau, etc.)
dans un support de cours, une explication ou un devoir.
Pour toute évaluation (devoir, question Wooclap, etc.),
si un problème "détecté ou détectable par les étudiants"
n'est pas signalé avant ou durant l'évaluation, cela sera pris en compte par
l'enseignant dans le cas d'une remontée
ultérieure du problème (e.g., une ambiguïté sur un point du cours évalué par
une question Wooclap) puisque le
problème a
soit été considéré "accepté comme négligeable" par les étudiants,
soit non détecté par les étudiants
(typiquement par manque d'attention et d'analyse
lors de leur lecture du cours). Que ce soit durant ou après une
évaluation, dans le cas d'une remontée d'un problème supposé, si celui-ci est réel,
l'enseignant peut annuler/neutraliser
toute ou partie de l'évaluation,
sinon l'enseignant peut expliquer aux étudiants pourquoi le problème n'existe pas et
ainsi aussi les aider.
Note: dans certaines cultures, les modalités d'enseignements sont différentes
(e.g., voir ce document)
et il n'est
parfois pas apprécié qu'un étudiant signale de tels problèmes.
Pour ce cours (et assez généralement en France),
pour accroître l'efficacité de
l'enseignement, les retours et la participation des étudiants sont requis.
-
Justifier/démontrer ses réponses aux questions orales et, plus généralement,
être précis, comme pour toute demande/réponse technique/scientifique/administrative.
Si la réponse est au tableau, utiliser le plus possible "une preuve",
avec des symboles mathématiques
tels que "=>", "=", "∀", "∃", etc.
Si la réponse est suffisamment courte/simple pour
ne pas avoir besoin d'être écrite au tableau,
utiliser "car" pour signifier "<=", et votre
réponse doit typiquement prendre la forme "... car ...".
Plus précisément, en utilisant "car" ou "<=",
une réponse simple doit avoir la forme suivante :
"<ConclusionPréciseEtDoncAussiContextualisée> car (... car (... car))
<Définition/FaitContextualisé>"
(ici, "fait contextualisé" veut dire "avec les informations situant le fait
dans l'espace, le temps et
qui l'a relevé/énoncé/écrit/rapporté/..., e.g. telle étude de telle
agence gouvernementale).
E.g., à une question du type "quelle heure est-il", ne répondez pas "bientôt 2 heures" mais
"13:50 heure locale de La Réunion,
selon mon estimation par rapport à la position du soleil"
(si vous avez effectué une telle estimation, sinon citez votre montre, téléphone, ...).
Si la définition utilisée est dans le cours, vous pouvez y référer via la forme "...,
de par la définition
donnée dans le cours".
L'utilisation de "car ..." doit fournir des détails précis : ne faîtes JAMAIS
de paraphrases de la question (e.g.
ne répondez pas à la question "Pourquoi cette opération est bon marché ?"
par "car elle n'est pas chère") ;
Beaucoup d'étudiants tentent des paraphrases pour répondre.
Répondre "Je ne sais pas" est plus honnête et
incitera plus un professeur à aider un peu au lieu de mettre directement un 0.
N'oubliez jamais de mentionner les unités pour
les nombres auxquels doivent être associés des unités.
Voici le barème utilisé dans ce cours pour noter une réponse à une question orale :
- "+++" : réponse correcte et impressionnante pour le niveau de ce cours
- "++" : réponse correcte et meilleure que la moyenne pour le niveau de ce cours
- "+" : réponse correcte, plus précisément le "minimum" attendu de vous.
- "~" : réponse "moyenne" (donc pas totalement correcte mais pas désastreuse ;
c'est déjà le signe d'une insuffisance certaine dans la préparation du TD/TP)
- "-" : réponse fausse mais pas de circonstances aggravantes
- "--" : réponse fausse et l'étudiant n'a clairement pas lu/préparé/appris son cours
(ceci peut donc inclure le fait de tenter des paraphrases de la question ou
d'oublier de justifier/préciser, notamment lorsque cela a été rappelé)
- "---" : réponse fausse avec circonstances aggravantes ou refus de passer au tableau ;
- "----" :
- ABI (Absence Injustifiée → qui n'a pas été justifiée
auprès de l'enseignant ET de la scolarité.
Pour simplifier la lecture+écriture des tableaux de présence+notation,
une case vide correspond à ABI et donc à "----").
- Cette évaluation peut aussi être utilisée en cas de comportement particulièrement
négatif.
Ce genre de notes qualitatives entraînera une modification (à la hausse ou à la baisse) d'au moins
la note de contrôle continu si cette note n'est pas en adéquation avec ces notes qualitatives
(c'est rare : statistiquement, il y a une bonne adéquation entre les notes quantitatives et
les notes qualitatives).
- Utiliser les conventions données et environnements de travail demandés.
Cela inclut l'utilisation d'une souris d'ordinateur sauf si l'étudiant montre
que
sa non-utilisation d'une souris ne lui fait pas perdre du temps.
Après chaque cours :
- Refaire les exercices en temps limité.
- Relire chaque cours le soir même, puis 2 ou 3 jours après,
puis la semaine suivante.
évaluations des enseignements par les étudiants (EEEs)
Conformément à
l'article 23 de l'arrêté du 9 avril 1997 relatif au diplôme d'études universitaires générales, à la licence et à la maîtrise
précision du Conseil d'état du du 29 décembre 1997,
les EEEs sont obligatoires pour chaque cours et chaque étudiant
(la nécessité de l'anonymat des étudiants n'est pas mentionné dans les textes officiels)
et doivent distinguer les questions des 2 types suivants dans deux parties bien distinctes
(si les EEEs n'ont pas deux telles sous-parties distinctes, toutes les questions doivent être
du 1er type suivant) :
- les questions concernant la définition et l'organisation administrative du cours
(thème, heures, ...) ;
- les questions concernant les éléments pédagogiques du cours (supports de cours,
explications orales, ...) ;
les évaluations relatives à cette partie sont
uniquement destinées à (et, légalement, lues par) l'enseignant (ou les
enseignants) du cours en question.
Même si la loi ne le mentionne pas, il est important que l'étudiant associe
à chacune de ses remarques les faits sur lesquels il base sa remarque, et donc que
le formulaire d'évaluation permette et encourage cette association.
En effet, une remarque ne peut être comprise et prise en
compte par l'enseignant que si elle se base sur des faits réels, correctement
interprétés par l'étudiant, et correctement interprétés comme non conformes
aux rôles/devoirs de l'enseignant (souvent, les faits cités par les étudiants
montrent au contraire que l'étudiant ignore ses propres rôles/devoirs).
Actuellement, dans la pratique, pour une évolution des attentes ou pratiques de
la part d'étudiants ou d'enseignants, seul un dialogue peut être effectif.
Les étudiants doivent donc signaler tout problème potentiel,
aussitôt que possible.